Dans l’équipe de rédaction de Berthine, nous sommes plusieurs à vivre avec nos chats de compagnie dans des appartements. Il s’agit d’une situation qui fait régulièrement grincer des dents et qui ne plaît pas à tout le monde.
Je comprends très bien cette réticence car j’ai moi-même été longuement persuadée qu’adopter un chat, animal libre par excellence, pour ensuite l’enfermer sans accès libre à un jardin relevait presque de la maltraitance animale. Le chat a une telle réputation de baroudeur à la curiosité insatiable que l’idée de le priver d’une part de liberté et de découverte peut paraître très cruel.
Mais un jour, je suis allée à la SPA locale de ma ville pour y déposer quelque chose, et j’ai vu des centaines de chats hagards enfermés dans des enclos minuscules et insalubres. Loin de moi l’idée de critiquer l’association, qui fait de son mieux pour accueillir les milliers d’animaux qui y sont déposés chaque année avec le peu de moyens et de subventions dont elle bénéficie. Face à un taux d’abandon de chats excessivement élevé (sans compter les chatons retrouvés dans la rue, nés de chats non-stérilisés par leurs propriétaires), les associations n’ont pas d’autre choix que de rentabiliser au maximum leurs locaux et donc de n’offrir que de petits espaces aux animaux recueillis.
A la SPA, comme dans toutes les associations d’accueil d’animaux, il existe deux types de chats : les chats « classiques », en bonne santé, qui supportent la vie en communauté avec leurs pairs (sans pour autant forcément l’apprécier). Mais les chats sont des animaux hypersensibles sur le plan psychologique et physique, ainsi de nombreux chats ne supportent pas la vie avec les autres ou ne peuvent tout simplement pas entrer en contact avec eux pour des raisons de santé. Ceux-là doivent donc être isolés, enfermés dans des cages minuscules dans lesquelles ils ont à peine la place de se tourner. Ils vivent une existence confinée et malheureuse, qui ne fait en général qu’aggraver leurs troubles.
En voyant cela, je me suis vite rendue compte qu’un chat d’association adopté en appartement sera nécessairement plus épanoui qu’un chat enfermé en communauté forcée ou dans un enclos minuscule. En outre, adopter un chat libère une place en association et donne aux bénévoles la possibilité d’offrir un refuge à un autre animal à la rue.
C’est alors que j’ai adopté mon premier chat, un petit mâle de 1 an terrorisé par la vie et les humains, et que je l’ai sorti d’un local insalubre pour lui offrir un toit, même si ce toit ne faisait que 40m2 et qu’il n’offrait pas l’accès à un jardin. J’ai vu ce jeune chat s’épanouir de jour en jour, devenir un animal en bonne santé et équilibré qui n’hésite plus à venir demander des câlins. Il s’agit aujourd’hui d’un animal épanoui et qui une chance que des milliers de chats en France n’ont pas.
A terme, je souhaiterais offrir à mes chats la possibilité d’avoir accès à un jardin. Ils ont beau être bien dans leurs pattes en appartement, je sais que leur nature les pousse à vouloir gratter, explorer, se balader. Néanmoins, je considère que leur situation est plus que confortable et qu’un chat en intérieur est aussi un chat en sécurité et en bonne santé. Avant de pointer du doigt celles et ceux faisant le choix d’offrir un foyer à un animal de refuge, peut-être devrions-nous nous intéresser aux subventions ridicules qui sont données aux associations pour la protection des animaux.
Si vous souhaitez adopter un chat en appartement, voici quelques conseils :
- Un chat n’ayant presque jamais connu la vie en extérieur s’adaptera beaucoup plus facilement à la vie en appartement. Ainsi, il est plus facile d’acclimater un jeune chat à un environnement exclusivement intérieur.
- Afin d’éviter toute frustration, faites en sorte que votre chat se dépense régulièrement : offrez-lui trois séances de 15 minutes de jeu par jour minimum, ainsi que de nombreux jouets stimulant sa curiosité et son intelligence (parfois, un caillou dans un gobelet suffit, croyez-moi, nul besoin de dépenser un SMIC en animalerie…). Cela vous permettra aussi d’éviter tout problème de surpoids, un fléau récurrent chez les chats d’appartement !
- Votre logement devra s’adapter à l’animal : offrez-lui des lieux où se percher pour observer l’extérieur, des zones pour grimper, de l’herbe à chat… S’il grimpe à un endroit interdit ou s’il bousille vos plantes ne le grondez pas : offrez-lui simplement des alternatives.