[ ATTENTION CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS ]
Il est 3 heures du matin, heure française, ce lundi 15 avril, et les plus grand.e.s fans de Game of Thrones se sont collectivement rassemblé.e.s, chacun.e derrière son écran, pour 55 minutes de plaisir. Quelle que soit la qualité de l’épisode, les fans de Game of Thrones le savent : la sensation de découvrir un nouvel épisode vaut tout l’or du monde. Comme beaucoup, je me suis donc replongée dans cet univers qui m’est si cher, après des mois passés à relire les romans, revoir la série, et écumer les théories les plus loufoques proposées par l’Internet Mondial. Afin de transmettre mon amour pour cette saga, j’ai choisi de créer une modeste chronique hebdomadaire qui vous accompagnera tout au long de cette ultime saison. Bonne lecture !
Ce premier épisode offre à ses fans de nombreux éléments très attendus et revêt ainsi un aspect particulièrement satisfaisant : il nous donne (enfin ! ) les retrouvailles tant attendues de Jon et Arya (deux personnages qui, rappelons-le, étaient particulièrement proches), Jon Snow chevauchant un dragon, et l’annonce de son véritable héritage à ce dernier.
Comme le veut la tradition télévisuelle, ce premier épisode, ou « pilot » est un petit peu lent et joue principalement le rôle de placer toutes ses pièces sur l’échiquier avant de lancer les intrigues à proprement parler. Il donne aussi l’occasion à ses spectateurs moins ardus de se familiariser à nouveau avec la fresque de personnages. Parmi ce scénario lent, des scènes réussies et d’autres plus fragiles alternent. Tandis que certaines scènes sont tout à fait remarquables – j’ai été bluffée par le jeu d’acteur de John Bradley (qui joue Samwell Tarly) apprenant le décès de son père et de son frère, ainsi que par la puissance de la première scène d’Arya qui, revoyant plusieurs hommes clés de son histoire (The Hound, Jon, mais aussi Gendry) reste pourtant cachée dans la foule, d’autres m’ont laissée de marbre. Mention spéciale pour la chevauchée dragonesque de Jon et Daenerys. Je me sens très peu concernée par l’histoire d’amour à la Disney de ces « Prince et Princesse » parfait.e.s, qui sont en outre campé.e.s par deux des interprètes les moins talentueux de la série, et cette scène de dragons dépasse tout entendement : pourquoi avoir fait le choix de dépenser autant de temps et d’argent sur cette cavalcade? Comment Daenerys , qui se vante continuellement de son héritage Targaryen, peut-elle ne pas comprendre que si un de ses dragons se laisse approcher par Jon Snow de la sorte alors c’est qu’il possède du sang Targaryen ?
Globalement, Daenerys est éclairée sous un très mauvais angle tout au long de cet épisode : elle paraît excessivement naïve en imaginant recevoir un autre accueil à Winterfell, la panique de ses habitant.e.s lorsqu’iels aperçoivent ses dragons la fait sourire, la cruauté de sa décision de brûler vifs Randall et Dickon Tarly est à nouveau soulignée, et même ses dragons ne se sentent pas chez eux dans le Nord ! Au contraire, tout porte à croire que Sansa règne en maîtresse sur la situation actuelle – elle surpasse même Tyrion et Arya prend sa défense. Team Sansa !
Les parallèles entre cet épisode et l’épisode 1 de la saison 1 sont nombreux et en aucun cas subtils (Arya dans la foule, l’arrivée d’un.e monarque à Winterfell, les scènes dans la crypte…). Weiss et Benioff marquent très clairement leur intention de ré-ancrer les personnages dans les dynamiques qui les unissent. Après de brefs instants en tout début de série où iels ont été tou.te.s réuni.e.s à quelques exceptions près, chaque protagoniste a très vite été réparti.e tout autour des deux continents en vivant ses propres aventures. Mais, alors que sonne le glas des vivants de Westeros, les personnages se rejoignent pour faire face à un ennemi commun et le poids de leurs relations entremêlées se fait sentir. Le scénario ne semble plus s’intéresser aux aventures de chacun.e mais bien aux mécanismes de leurs relations, tout comme le nouveau générique ne s’applique plus à illustrer le continent entier mais bien à entrer dans les rouages de chaque lieu et de la dynamique de ses habitants. Fini le Game of Thrones « carte postale » qui s’évertuait à montrer le plus de lieux possibles et qui jubilait en complexifiant au maximum sa liste non-exhaustive de protagonistes : cette dernière saison s’annonce beaucoup plus dense… Pour le meilleur ou pour le pire !
Pensées orphelines
- Qui est chargé de déplacer Bran ? A-t-il passé la nuit sur place à attendre Jaime dans la cour de Winterfell comme il semble l’insinuer ou est-ce qu’il y a un.e servant.e qui traîne dans le coin dont le rôle est d’aider Bran à se déplacer ? Comment fait-il pour accéder à sa chambre au vu des pavés et des marches qu’il semble y avoir partout dans le château ?
- J’ai scruté longuement les plans qu’Arya fournit à Gendry. Il semblerait qu’elle demande une sorte de lance à deux lames qui peut se diviser en deux armes si besoin !
- Je ne comprendrai jamais le choix de laisser complètement tomber les loups des Starks. Nymeria a certes été aperçue la saison dernière, mais où est Ghost ? Veuillez retirer 5 minutes de « rencard à dos de dragons qui nous emmènent à une cascade » pour rajouter 5 minutes de Daenerys rencontrant Ghost. Merci.
- En moins de 10 minutes, Yara Greyjoy a été sauvée et Theon est parti retrouver les Stark. Emballé c’est pesé !
- Les « grands méchants » de Game of Thrones perdent peu à peu en consistance. Là où Joffrey était cruel et complexe, Ramsay est devenu simplement cruel. Quant à Euron, il semblerait que sa personnalité de dépasse pas le stade de « Pirate vulgaire »…
- SAM NE ME FAIS PLUS JAMAIS CA J’AI CRU QUELQUES SECONDES QUE LE BEBE ETAIT MORT
Le coin des théories
- Jaime est donc enfin à Winterfell. Tous les indices dans le preview du prochain épisode semblent pointer vers son jugement – et sa potentielle exécution – à venir. Jaime Lannister est mon chouchou assumé donc je préfère ne pas croire à sa mort prochaine. Cependant, si Daenerys choisissait d’exécuter Jaime, cela l’éloignerait très certainement de Jon et de Tyrion, un éloignement que tout dans ce premier épisode semble installer
- La théorie selon laquelle Bran serait à l’origine de la création du Roi de la Nuit et des marcheurs blancs a le peau dure. Je ne m’étendrai pas sur le sujet, mais pour faire très synthétique, certain.es pensent que les multiples retours dans le passé de Bran ainsi que la fois où le Roi de la Nuit a croisé son regard font de lui la cible principale des marcheurs blancs, qui souhaiteraient détruire Bran et non pas l’humanité au Sud du Mur. Pour rappel, les marcheurs blancs ont été créés par les Enfants de la Forêt afin de les protéger contre les premier hommes, et leur création a complètement échappé à leur contrôle, si bien que Bran le Bâtisseur (un ancêtre des Stark) a du construire l’immense Mur magique de glace que nous connaissons si bien pour s’en protéger. Pour certain.es, Bran le Bâtisseur, Bran Stark et le Roi de la Nuit seraient en fait une seule et même personne ! De nombreuses preuves de cette théorie sont disséminés tout au long des saisons mais ce dernier épisode concentre les aptitudes de Bran autour de sa relation avec les vivants (Jaime Lannister, Jon Snow) et non de celle avec les morts. Affaire à suivre, donc…
- Beaucoup d’allusions à l’acier valyrien dans cet épisode ( le poignard d’Arya, l’épée de John et celle de Sam). Les scénaristes semblent souligner l’importance de ce matériau avant la grande bataille contre les morts, ces armes joueront donc un rôle clé ! (Pour rappel seules les armes en acier valyrien ou en verre dragon peuvent tuer les marcheurs). A mon humble avis, un.e de celles et ceux maniant ces armes ( Arya, Jon, Sam, mais aussi Jaime et Brienne) tuera le Roi de la Nuit !
- Le morbide signe en spirale affiché par les marcheurs blancs a une grande importance dans l’histoire de ceux-ci : il était également visible dans les peintures rupestres découvertes par Jon Snow à Dragonstone. Un individu est au centre de la spirale de la vie et de la mort : serait-ce Jon Snow ?