Admis à l’âge de 20 ans comme Templier, et après avoir combattu en Terre Sainte, il fut nommé à l’unanimité à la tête de l’ordre après la mort du Grand Maître Guillaume de Beaujeu. En crise après la perte de nombreux frères lors de la chute des dernières positions des États latins d’Orient et de Saint-Jean-d’Acre en mai 1291, si bien qu’il a consacré son magistère à réorganiser l’Ordre en Orient et en Occident. Il prépara également la reconquête des lieux saints et à nouer des alliances solides en Europe, toutefois c’est précisément dans cette dernière tache qu’il échoua.
Contexte de la mésentente avec le Roi
De son côté le roi Philippe le Bel s’était appliqué à renforcer le rôle de l’État. Il souhaitait asseoir son autorité sur l’Église de France si bien qu’il s’en est pris directement à la papauté. L’ordre du temple était lui-même sous la tutelle et la protection du Pape. L’élimination des Templiers permettrait au roi de France de s’accaparer les possessions de l’Ordre tout en liquidant ses propres dettes et en détruisant cet Etat dans l’État qu’il ne pouvait tolérer.
En 1306, une nouvelle croisade est organisée par le pape Clement V depuis la France. Peu après l’arrivée de Jacques de Molay en Terre Sainte, il reçu des nouvelles inquiétantes. Le roi serait en train d’accumuler des charges contre son Ordre. D’anciens templiers témoigneraient de charges plus ou moins lourdes. Manquement à la charité, comportements dépravés, et pratiques hérétiques qui étaient au coeur de ce que le roi reprochait à l’Ordre des Templiers.
Jacques de Molay n’appréciait pas plus le roi en retour. Pour ces mêmes raisons, Philippe le Bel avait contraint le pape à s’installer au Palais des Papes, en Avignon.
L’arrestation de Jacques de Molay
Le 13 octobre 1307 le grand maître et 140 templiers sont arrêtés sur ordre du roi à l’Hôtel du Temple. Sous des chefs d’inculpations douteux, par le garde des Sceaux Philippe de Nogaret. Leurs biens ont été saisis et les templiers torturés, jusqu’à ce qu’ils avouent les crimes dont ils étaient accusés, même les plus fantaisistes. Jacques de Molay lui-même ayant avoué, avait pu être condamné à la prison à vie mais dans un sursaut de courage, se rétracta finalement devant une foule stupéfaite, et tint ces propos : « L’ordre [du Temple] est pur, il est saint : les confessions sont absurdes et menteuses… ».
Du fait de cette rétractation, voilà le grand maître déclaré relaps (retombé dans le péché et l’hérésie). L’archevêque de Paris ne pu que le livrer au bras séculier et au feu du bûcher. Le bûcher s’embrasera le soir même dans l’île aux Juifs, au pied de l’actuel pont Neuf à Paris. Il fut supplicié à Paris le 19 mars 1314, il y a 710 ans.
L’Ordre du Temple aura été balayé en 5 ans. De l’automne 1307 au printemps 1312, à l’issue d’un procès instruit entièrement à charge, l’Ordre fut supprimé. Confirmé par la mort tragique par le feu en mars 1314 de Jacques de Molay. Non moins fascinante est la malédiction qui s’est ajoutée autour. Jugée prophétique, car Jacques de Molay l’aurait prononcée sur le bûcher à l’encontre de ses persécuteurs, le roi et le pape. La connaissez-vous ?