L’Arcom, autorité de régulation de l’audiovisuel, a adressé un rappel à l’ordre à Europe 1 concernant ses obligations en matière de pluralisme et d’honnêteté dans le traitement de l’actualité électorale. Ce rappel, formulé dans un courrier révélé par une journaliste du Monde et consulté par l’AFP, intervient deux jours après le lancement d’une nouvelle émission animée par Cyril Hanouna, intitulée “On marche sur la tête”. Ce programme, diffusé quotidiennement de 16h00 à 18h00 en amont des élections législatives, soulève des questions sur la neutralité et la diversité des opinions présentées.
Dans son courrier, l’Arcom souligne l’importance pour Europe 1 de traiter l’actualité électorale avec mesure et honnêteté, tout en assurant une pluralité de points de vue dans les émissions de débats. Ce rappel fait suite aux récentes modifications apportées à la grille de la station, et à la lumière de ces évolutions, Europe 1 doit strictement veiller à respecter ces principes essentiels de pluralisme de l’information.
Un rappel renforcé par des précédents
L’intervention de l’Arcom fait écho à une décision du Conseil d’Etat de février, qui impose à toutes les stations de radio de se conformer à une exigence de pluralisme de l’information. Cette décision fait suite à une saisine de Reporters sans frontières concernant CNews, autre média contrôlé par Vincent Bolloré et qualifié de “média d’opinion” par l’ONG. En réponse, le Conseil d’Etat avait demandé à l’Arcom de renforcer son contrôle sur le pluralisme des chaînes. Un dispositif renforcé devrait être annoncé avant la fin de l’été, mais les principes de la décision sont déjà en application.
Les polémiques autour de Cyril Hanouna
Depuis le lancement de l’émission de Cyril Hanouna sur Europe 1, de nombreux observateurs ont critiqué l’absence de pluralisme, pointant une tendance favorable à l’extrême droite. Pour son premier numéro, l’émission a accueilli des personnalités comme Robert Ménard, ancien proche de Marine Le Pen, Manuel Valls, l’eurodéputé RN Matthieu Vallet et le président de Reconquête!, Eric Zemmour. Cette composition a suscité des réactions et conduit l’Arcom à être saisie pour ce premier épisode.
En parallèle, l’émission “Touche pas à mon poste” (TPMP), également animée par Cyril Hanouna, a fait l’objet d’une saisine de l’Arcom. Lors d’une récente diffusion, Hanouna a contacté Jordan Bardella, président du RN, pour orchestrer un échange avec Sarah Knafo de Reconquête! en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. De plus, Hanouna a déclaré qu’il quitterait la France en cas de victoire des Insoumis, avant de qualifier cette déclaration de “boutade”. Ces incidents ne sont pas isolés, puisque les émissions de Cyril Hanouna ont valu à la chaîne C8 plusieurs sanctions, totalisant 7,5 millions d’euros.
L’Arcom rappelle avec fermeté les obligations de pluralisme et d’honnêteté à Europe 1, surtout en période électorale. Le lancement de l’émission de Cyril Hanouna et les controverses qui en découlent mettent en lumière les défis persistants du paysage médiatique français en matière de neutralité et de diversité des opinions. Europe 1, comme toutes les chaînes, est tenue de respecter scrupuleusement ces principes pour garantir une information équilibrée et pluraliste.
