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Le meilleur conseil de couple de ma vie!

Posté par Nathanael 14 janvier 2020

Bon, je suis jeune, hein, mais je pense que ce conseil va trôner encore quelques années… Curieusement, ce conseil me vient d’un domaine assez particulier, c’est-à-dire de ma pratique des danses de salon en compétition. Voilà neuf ans que j’ai commencé la danse de salon – mais si, tu sais, c’est ce qu’ils et elles dansent à Danse avec les Stars ! Enfin presque…

ça, c’est ce qu’ils font…
… et ça, c’est ce qu’on fait (enfin, I wish!)

Le couple et la danse – une relation particulière

J’en ai fait sous plusieurs formes, mais voilà plusieurs années que je participe à des compétitions. Je n’ai été en couple avec aucune de mes partenaires depuis que je participe à des compétitions, et si la dynamique d’un couple de danse est assez particulière, elle s’apparente par certains aspects à une relation amoureuse. Certaines choses se ressemblent : on passe énormément de temps ensemble (tous les entraînements, les heures particulières, les camps d’entraînement plusieurs weekends par an, les compétitions, les nombreuses heures de trajets pour s’y rendre) ; on s’amuse beaucoup (si tout se passe bien) ; on développe une certaine intimité et un certain confort, une sorte d’aisance et de confiance envers et avec l’autre, à force de passer autant de temps ensemble et de se découvrir dans une certaine vulnérabilité …

Mais pour d’autres aspects, c’est très différent. Par exemple, nos contacts corporels sont restreints à des endroits et des moments très définis – par la chorégraphie, ce que nos profs nous conseillent, et ce qui nous convient à tous les deux. Ou encore, la relation amoureuse n’a pas forcément de but défini en tant que tel, ce qui n’est pas le cas d’une relation de danse, dans laquelle chacun des partenaires se doit d’être ouvert.e.s sur ses motivations et le but qu’el souhaite atteindre au cours de la carrière commune.

La gestion de conflits dans la danse de couple

Un des aspects qui me semble le plus semblable est celui de la gestion de conflit. Puisque vous vous demandez sans doute pourquoi on se fritterait à la danse, laissez-moi vous dessiner une situation typique. Ma partenaire et moi prenons une heure particulière avec notre entraîneur, pendant laquelle nous travaillons à un certain aspect. Pendant l’heure particulière, tout se passe bien, l’enchaînement de mouvements se passe bien, en harmonie avec l’autre. Et le lendemain, sans le coach, quand vient le moment de répéter ce qu’on a appris, impossible de retrouver le même état. Quelque chose ne passe pas, ça hoquète, ça n’est plus aussi fluide qu’hier…

C’est assez frustrant, surtout que, la plupart du temps, déterminer la cause de ces accrocs s’avère particulièrement difficile. Le réflexe, c’est de se demander « est-ce que tu » ? Est-ce que tu pourrais pas faire autre chose, pour que ça marche mieux ? On n’a pas plus d’informations, mais au moins on voit plus facilement ce que l’autre pourrait faire mieux (c’est plutôt galère de se regarder danser, je sais pas vous ?)

Un jour, je suis tombé sur cette perle-là, donc je vous la livre – ça me fait plaisir !

« Les partenaires ont souvent tendance à chercher à améliorer leur partenaire afin d’améliorer le couple, car tout malaise dans le mouvement est généralement ressenti d’abord au sein du couple. Cependant, ceci est une distraction de là où le vrai pouvoir d’améliorer est – avec vous. Il est très rare qu’un partenaire bloque complètement l’amélioration de l’autre partenaire, et se concentrer sur le développement de votre partenaire est une perte de temps, du temps qui pourrait être judicieusement consacré à vous améliorer, vous et votre corps, ce qui a un avantage immédiat pour vous et votre partenariat. Déterminer la prochaine étape de l’amélioration de votre corps lorsque vous ne pouvez pas trouver de zone de croissance est le cadeau inestimable des enseignant.e.s qui sont expérimentés et peuvent voir clairement les prochaines étapes pour vous lorsque vous ne pouvez pas. N’hésitez pas à profiter des ressources de ceux qui ont appris ce que vous n’avez pas, et ne vous perdez pas en essayant d’entraîner le cheval de quelqu’un d’autre. »

Consacrer son temps à s’améliorer, soi et son corps, signifie travailler à ses propres chantiers, à améliorer sa technique de manière générale. On sait déjà, en général, ce qu’on pourrait faire mieux, donc au lieu de se concentrer sur ce que l’autre pourrait améliorer, il s’agit de modifier notre attention sur ce qui est en notre pouvoir de transformer : la manière dont je m’adapte, dont je réagis à cet inconfort que je ressens dans notre mouvement commun.

Transposition!

Et cette leçon me semble si adéquate à être transposée dans la vie de couple, ou même dans la vie de tous les jours… Elle concentre notre attention et notre énergie sur nos meilleures chances d’effectuer une transformation, un changement, une évolution dans nos situations conflictuelles et difficiles : sur nous-même et nos capacités d’agir. Très empowering, à mon sens !  

Elle nous invite, dans nos relations (de quelque natures qu’elles soient), à résister à l’élan de la facilité, qui veut que nous concentrions notre énergie sur notre partenaire, afin de lister les erreurs et les défauts, et nous encourage à déployer nos ressources personnelles, à nous investir sur un nouveau plan, celui de nos options, de nos actions potentielles, de nos possibilités …

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