Zeus, Poséidon, Apollon, tout ça, on connait. Par contre, les déesses, moins bien. Pourtant, tout le monde devrait rapidement connaître les déesses les plus importantes du panthéon grecque. Pas seulement pour réaliser à quel point ce sont des figures divines incroyablement badass, respectées et craintes, mais surtout pour être capable de faire son intéressant.e avec son date au musée ou changer les surnoms de ses ami.e.s proches sur les conversations Facebook. C’est parti pour un panorama express de nos déesses préférées. Pour cette première partie, on commence en beauté : Aphrodite, Héra et Athéna. Rien que ça.
« Ah bravo tu commences par la déesse de l’amour évidemment pour un article sur les Olympiennes mais que tu es genré. »
NON. Brisons le mythe une bonne fois pour toute : Aphrodite n’est pas la déesse de la tendresse, de la mélancolie romantique, des soupirs et des sérénades au balcon. C’EST LA DÉESSE DE LA BONNE BAISE. C’est celle qui est d’une beauté surnaturelle, celle qui vous fait bourdonner le ventre jusqu’à vouloir vomir, enflamme vos joues et vos crampes, assèche votre bouche. C’est aussi celle qui insuffle le désir et l’amour jusqu’à en être malade et totalement fou de plaisir ou de manque d’amour. C’est la déesse de vos muscles qui bougent tout seul, des corps qui se rencontrent et du « je te veux, maintenant, tout de suite». Pas la potiche éplorée chaste et docile qu’on décide de peindre pendant la Renaissance.
Née de l’écume provoquée par la castration d’Ouranos, Titan du ciel, dont les testicules tranchés par son fils Cronos sont tombés dans la mer, bien avant le règne de Zeus, c’est la plus ancienne des déesses olympiennes. Ne surtout pas la considérer comme inférieure parce qu’elle n’est « que » déesse de l’amour. Vos passions sauvages et les forces les plus animales qui vous animent, c’est sa piscine. Vos chagrins d’amour, son pédiluve. Ne JAMAIS vexer Aphrodite. Jamais. Déjà, ne jamais chercher les noises à quelqu’un qui a une ceinture d’or pouvant rendre tout le monde fou amoureux jusqu’à l’absurde de celui ou celle qui la porte. En plus d’avoir le cœur brisé en un claquement de doigt, vous risquez votre santé mentale, de vouloir vendre votre famille pour pouvoir copuler avec un ours ou que votre belle-mère tombe amoureuse de vous avant de se suicider. On vous aura prévenu.
L’histoire sent déjà la Grèce antique à plein nez :
-Zeus, Roi des dieux
-Une prophétie
-Un bon coup de hache sur le crâne.
En effet, Zeus stresse après qu’on lui dise que sa maîtresse Métis, déesse de la ruse, engendrera des enfants plus puissants que lui. Enfants qui pourraient prendre sa place. Et malheur, Métis est enceinte !
Méthode olympienne pour résoudre un problème de cette envergure : Zeus l’avale. Littéralement. Toute entière.
C’est sans compter la terrible migraine qui s’ensuit les mois qui viennent. Plus qu’une migraine. Une douleur insoutenable. A bout, le Seigneur de la Foudre demande à son fils Héphaïstos (dieu des forgerons) de le soulager d’un coup de hache sur la tête (oui oui). Ni une, ni deux, le dieu boiteux accepte virilement, prend une bonne inspiration virile et frappe tout aussi virilement à en faire vibrer le manche de sa hache. Soudain, du crâne fendu de Zeus jailli une déesse en armure, déjà adulte et armée : Athéna, la fille qu’il a eu avec Métis, fille du pouvoir et de la ruse.
Athéna, déesse guerrière de la sagesse, de la stratégie militaire ; Athéna, protectrice de la ville d’Athènes après avoir fait don de l’olivier à ses habitants. Une chouette déesse (ça tombe bien, c’est son symbole), qui aime bien aider les Héros dans leurs périples et qui est la préférée de son père pour son intelligence et sa clairvoyance. Modèle grec de raison, elle sera une des déesses les plus vénérés de la Grèce antique. Et ceux qui la font chier se prennent souvent un bon coup d’Aegis, le bouclier orné de la tête pétrifiante de la monstrueuse Médusa, en plein front.
Elle est même indulgente avec ses ennemies : quand la talentueuse Arachnée, qui l’a défiée à un concours de tapisserie, se pendit après qu’Athéna ne détruise son travail par jalousie, Athéna la transforma en araignée pour qu’elle puisse continuer à tisser pour l’éternité. En vrai, c’est une chic fille.
Sœur et épouse de Zeus (oui), présentons la déesse du mariage, de la famille, des femmes et de l’accouchement, Héra. La Reine du ciel, certes, mais une Reine du ciel aussi genrée que rancunière et reloue. Car oui, Héra est la pire jalouse de toutes les mythologies du globe : cocufiée de toute part, son malin plaisir et de tourmenter les mortel.le.s qui osent avoir des affaires avec son mari. Un comble pour la déesse de la fidélité !
C’est ainsi qu’elle retarde autant qu’elle peut la naissance des jumeaux Artémis et Apollon en maudissant la terre et les îles de Grèce pour que leur mère, Léto, maîtresse de son mari ne puisse pas mettre un terme à sa grossesse (ce qui est en soi bien bien vicieux, quand même). Elle va aussi jeter des serpents dans le berceau d’Héraclès (dont le nom signifie ironiquement « Gloire d’Héra »), fils illégitime de Zeus également, pour le tuer. Puis lui pourrir la vie en le rendant fou pour qu’il tue ses enfants et lui envoyer pas mal de monstres dessus.
Il n’y a pas que les amant.e.s de Zeus qui subissent sa colère de princesse. Quand elle et Zeus, se disputèrent en voulant savoir qui de l’homme ou de la femme ressentait le plus de plaisir pendant l’acte sexuel, iels appelèrent Tirésias, qui avait été successivement des deux sexes. Quand Tirésias osa rejoindre Zeus en disant que c’était la femme, Héra le rendit aveugle. Ah, et elle a aussi jeté son fils Héphaïstos du haut de l’Olympe parce qu’elle le trouvait moche. Tout. Va. Bien.
Un beau matin, Eris, la fouteuse de merde déesse de la discorde, jette une pomme d’or sur la table de l’Olympe, entre l’ambroisie et le dessert. On s’en serait un peu foutu si, sur la pomme, n’était pas gravé les mots A la plus belle. Problème. La tension monte Aphrodite, Athéna et Héra qui s’estiment toutes les trois dignes de la pomme. Zeus, connaissant le tempérament des 3 déesses, veut à tout prix éviter que ça lui retombe dessus et ne veut surtout surtout pas de scène dans son palais. Il choisi donc le prince troyen Pâris, qui n’a rien demandé, pour choisir (et lui refile gentiment la patate chaude).
Héra promet que, s’il la choisit, Pâris aura le plus grand royaume qu’on ait jamais vu. Athéna, elle, lui promet d’être le général militaire le plus respecté de toute la Grèce, avec la plus grande armée du monde. Il hésite …
Jusqu’à ce qu’Aphrodite lui promette la plus belle femme du monde. Pâris, qui réfléchi un peu avec son entrejambe, la choisi sans hésiter. Il devient l’amant d’Hélène, Reine de Sparte. Et il enlève Hélène, Reine de Sparte, pour en faire Hélène de Troie. Sparte entre en guerre avec Troie. Le début du plus grand carnage militaire de toute la mythologie grecque. Tout ça … pour une pomme.
Alors, elles sont pas badass nos déesses ? On continue la semaine prochaine avec un prochain épisode sur Déméter, Artémis et Hestia. Au programme : malédictions, kidnapping et hiver éternel. Du lourd. Stay tuned.
1 Commentaire
Aucun rapport avec ce qui précède, mais j’ai envie de raconter ce qui m’est arrivé dans un magasin. Un monsieur assez âgé me demande si je veux bien l’aider à trouver une recharge pour un distributeur de savon liquide. Je fouille tout le rayon, je lui en montre un transparent, mais il me dit que non, ça n’ira pas car sa femme en veut du blanc. Je continue à chercher et je trouve un berlingot de savon blanc. Il continue à hésiter, et me dit : si je ne rapporte pas ce qu’elle veut elle va me faire le cirque, et comme je m’etonne Il ajoute « ah, les bonnes femmes c’est comme ça. » j’avais passé dix minutes à essayer de lui rendre service, et c’est tout ce que j’ai eu comme remerciement. Je signale que je suis veuve depuis peu et que jamais mon mari n’aurait parlé de moi de cette façon.