Mymy,
Je me demande quand aura lieu ta prochaine visite. Je te prépare déjà une petite surprise. Tu verras. Ça ne va peut-être pas te plaire. Mais après tout, mes autres manigances ne t’ont jamais empêcher de repasser.
Ne le prend pas mal mais je te considère un peu comme une vilaine tante qu’on aime à voir le moins possible. Tu pourrais faire des efforts pour être plus agréable.
Je me souviens bien de ta première visite. Peut-être que j’avais 15 ou 16 ans. Ça me grattait beaucoup à l’entre-jambe. Ma mère m’a alors conseillé de laisser tremper un tampon dans un yaourt (il était à la grecque, on ne mangeait que ça chez moi), puis de l’insérer dans mon vagin pour en rétablir le Ph. C’est ce qu’elle m’avait conseillé. Apparemment, c’était une vieille recette utilisée par ma propre mère à mon âge. Elle avait essayé de me rassurer en me disant que c’était des choses qui peuvent arriver à toute femme. Bienvenue dans la vie adulte. Avec les menstrues depuis quelques années, ça faisait un joli package.
J’ai fait tremper un certain nombre de tampons dans des pots de yaourt depuis. C’est presque drôle à voir. Ils se gonflent, gonflent, jusqu’à dégouliner de yaourt. Pas super simple à insérer après.
Une autre fois, alors que j’étais au Canada, tu es arrivée comme une torpille. Très douloureuse. Démangeaison permanente, irritations lorsque j’urinais… La totale. Il a fallu expliquer en anglais au pharmacien ce qu’il m’arrivait. Il était très pro. Très discret. Ça me rassurait. J’avais honte de devoir parler de ces choses là. Mais dans ce cas-ci, des yaourts ne suffiraient pas. Il fallait de l’artillerie lourde. Ce matériel de combat était composé d’une pilule à insérer dans le vagin et d’une crème à appliquer sur les lèvres. Pour cette fois-là, ça t’a bien calmé.
Mais tu es revenue de temps à autre, comme si en fait, tu ne voulais jamais vraiment partir. C’était moins agressif souvent. Moins de démangeaisons mais toujours ces pertes blanches dans ma culotte.
Pendant un moment, ça m’a beaucoup inquiétée. Je pensais que j’avais un problème et en même temps, je n’osais pas trop en parler.
Mais finalement, j’ai appris que nous sommes nombreuses à avoir la visite de tante Mymy. Que près de 75 % des femmes en ont au moins une dans leur vie et qu’une certaine partie d’entre-elle en ont, comme moi, de manière chronique et qu’il est difficile de s’en débarasser. C’est déjà un peu rassurant. Dans mon entourage même, j’ai appris que des copines étaient touchées.
La question étant maintenant, comment vais-je te traiter ? Pourquoi reviens-tu obstinément ?
D’ordinaire, je n’ai rien contre les champignons. Parce que, c’est bien ce que tu es. Un microscopique champi. Ta présence dans ma flore vaginale est normale en fait. Mais pas sous cette forme.
On m’a conseillé à plusieurs reprises une brochure « Ça me gratte la chatte ». Je n’ai jamais trop voulu aborder le problème mais on ne va pas pouvoir continuellement continuer comme ça. Qu’en penses-tu Mymy ?
Nous allons donc tester un remède plus naturel mais s’il ne suffit pas, il faudra aller voir le gynéco. Et je n’aime pas particulièrement ça.
Le seul avantage que je puisse voir à tes visites , c’ est que j’ai un peu mieux appris à connaître mon corps. Ce qui n’est pas rien.
Aller Mymy,
Sans rancune et sans grattouilles non plus s’il te plaît.
Bise (de (très) loin) ,
J.
« Non je ne veux pas me cacher. Ca commence avec des démangeaisons là… Savez-vous ce que c’est ? Ce sont des mycoses vaginales », petite, je n’y avais rien compris. Maintenant, je n’ai pas très envie de me cacher non plus.
Et surtout, sans vouloir faire la donneuse de leçon, mais si vous lui faîtes confiance, parlez-en avec votre médecin 😉