Les personnages féminins prennent de plus en plus de place dans les films Disney, et c’est tant mieux. Tandis qu’Anna brave le blizzard pour retrouver sa sœur Elsa dans la Reine des Neiges, et que Mérida sauve à la fois sa mère et son royaume à l’aide de son arc et ses flèches dans Rebelle, le super-studio de production se vante d’une lignée scénaristique « Girl Power ». Cependant, à y regarder de plus près, aucune de ces nouvelles héroïnes n’arrive à la cheville de Nani et Lilo, et je vais vous le démontrer en 3 points (comme ça, ça fait propre) :
1. Nani et Lilo ont des corps réalistes
Ça parait tout bête, n’est-ce pas ? Et pourtant, peu de personnages féminins de Disney ont des corps qui sont biologiquement réalisables : certaines (Anna et Elsa, Raiponce..) ont des yeux qui font trois fois la taille de ceux d’un humain normal, d’autres ont des tailles si fines qu’on se demande où elles peuvent bien stocker leurs viscères (Belle, Blanche-Neige…), et que dire des petits nez retroussés, joues bien roses, et autres canons de beauté recyclés dans chaque personnage féminin Disney ? Eh bien, dans Lilo et Stitch, exit les corps en plastoc. Les deux sœurs ont un nez un peu écrasé, les yeux de taille normale, Nani a des formes, et Lilo n’est pas une petite fille aux proportions corporelles déformées pour rentrer dans le cadre absurde de nos canons de beauté irréalisables : c’est une petite fille normale. Petit plus : une couleur de peau tout aussi vraisemblable par rapport à leur ethnicité
2. Nani, warrior des temps modernes
Pour celleux d’entre vous qui n’auraient pas vu Lilo et Stitch (honte à vous), il s’agit de l’histoire de la petite Lilo, orpheline, qui est élevée par sa grande sœur Nani, et qui fait la connaissance d’un extraterrestre bleu tombé sur notre planète par accident : Stitch.
Nani accumule les petits boulots pénibles, peine à gérer le maintien de sa maison et l’éducation de sa petite sœur : bref, elle galère. Et ça fait du bien ! Les petits tracas terre à terre de la jeune femme sont un rafraîchissant rappel à la réalité du quotidien de beaucoup de femmes, contrairement aux vies de châteaux et princesses d’autre héroïnes de dessins animés. En plus, Nani se débrouille bien au vu de la situation dramatique (n’oublions pas qu’elle aussi est orpheline depuis peu), et ne se plaint jamais : elle fait face à ses problèmes et se bat jusqu’au bout.
3. Quand le Prince Charmant arrête de prendre toute la place
Quand on y réfléchit bien, très rares sont les filles de Disney qui mènent leurs combats divers et variés indépendamment d’une histoire d’amour. Mulan est éprise de Chang (à tel point qu’elle met sa mission en péril), Pocahantas de John Smith… Ces sentiments prennent souvent une importance si grande dans l’intrigue qu’ils en modifient l’arc scénaristiques des personnages, et les hommes dont il est question viennent régulièrement « prêter main forte » à nos protagonistes, jusqu’à parfois leur voler la vedette. Mais dans Lilo et Stitch : niet !! Les filles gèrent leur histoire de façon indépendante et la seule histoire d’amour (Nani et David) est tellement en arrière-plan qu’on en oublie complètement l’existence… C’est ça, le « girl power ».
Bonne nouvelle : Le féminisme qui sous-tend Lilo et Stitch n’est pas le seul point positif du film. Il y a aussi une tendre réflexion sur la famille (les liens de sang sont-ils la seule chose qui fait d’une famille, une famille ?) et l’amour entre sœurs, un humour décalé, des extraterrestres queer, une BO au top, et Stitch est à croquer. Que demande le peuple ? Alors on ignore les graphismes plutôt moches (seul point négatif à mon humble avis) et on court le voir !
Deuxième bonne nouvelle : Vaiana ( Moana en VO), sorti en décembre dernier, est lui aussi très réussi en terme de féminisme ! Est-ce là le signe d’une lente amélioration des studios Disney ?