On trouve des mineurs non accompagnés partout en France, jusque dans les villes de province, voire les campagnes. Ils entendent parler de plus de places ici ou d’un bon tissus associatif là et tentent leur chance.
A Poitiers, un grand nombre de ces jeunes attend soit d’être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), soit la réponse d’un recours. Durant ce laps de temps, ils sont livrés à eux-même, sans logement ni moyen de subsistance pour une période indéterminée.
Un réseau important d’associations et de particuliers cherchent à les loger, les nourrir, les accompagner et les occuper. Mais malgré tous ces efforts, de nombreux jeunes restent à la rue. C’est dans ce cadre qu’un collectif pictave a décidé, en juin dernier, d’occuper une maison vide depuis 8 ans, afin de l’aménager, d’en faire un lieu sécurisant et convivial, dans le but d’accueillir les jeunes isolés dans le besoin. L’association de gestion du lieu s’appelle « La Maison ».
Il s’agit d’une grande maison bourgeoise, sur trois étages, où il a été possible d’entrer sans effraction. L’eau et l’électricité n’étaient pas coupées. Les lieux n’ont pas été endommagés, bien au contraire. Meubles, linge de maison, matériel de cuisine, etc, ont été donnés. Les repas sont assurés par une collecte hebdomadaire ainsi que les dons réguliers d’invendus de la part d’un magasin alimentaire. Des règles de vie ont été mises en place (pas d’alcool, pas de drogues, etc). En bref, les conditions de vie offertes aux jeunes habitants du lieu ne présentent aucun danger et leur permettent d’avoir un semblant de stabilité. Mais cette initiative hautement morale n’est pas légale et les habitants du lieu sont aujourd’hui menacés d’expulsion imminente, sans solution de rechange.
En effet, le propriétaire, qui n’est autre que l’Etat (il s’agissait d’un ancien logement de fonction, plus que décent) a décidé de lancer des poursuites. L’accusation, outre l’occupation des lieux, repose sur une supposée insalubrité (qui n’a jamais été vérifiée et qui est formellement démentie). Vendredi 14 septembre, la Tribunal rendait sa décision d’expulsion immédiate. Le collectif cherche à tout prix, par le recours légal et la réaction non-violente, à temporiser la situation et à assurer une solution de secours pour les jeunes qui se trouvent en ce moment dans la Maison.
Depuis 10h lundi 17 septembre, les soutiens se rassemblent devant la maison qui reste dorénavant fermée. Des personnes de tous âges et de tous horizons passent, restent quelques heures ou toute la journée pour manifester.
Le tissus associatif local (Min de Rien par exemple) soutient la Maison depuis ses débuts. Depuis la tournure dramatique que prennent les événements, la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International, la France Insoumise avec la députée Mathilde Panot et le PCF apportent leur soutien également.
Si vous souhaitez vous aussi apporter votre pierre à l’édifice, les rassemblements ont lieu de 6h à 21h tous les jours jusqu’à l’expulsion, au 18 rue du Jardin des Plantes, à Poitiers. Et si vous n’êtes pas dans le coin, apportez votre soutien sur les réseaux sociaux et restez informés des évolutions en direct (vous pouvez laisser votre numéro de téléphone ou contacter la Maison par mail).
Facebook : https://www.facebook.com/lamaisonpoitiers/
Evénement du rassemblement : https://www.facebook.com/events/304223480358867/?notif_t=plan_user_invited¬if_id=1537190476035751