Comme ça m’arrive parfois, je vais utiliser ce site pour raconter une histoire qui me tient à coeur, et que je veux pouvoir retrouver en ligne dans quelques années, ne serait-ce que pour me marrer un coup, parce que celle-ci est franchement cocasse. Je m’en voudrais de l’oublier.
Si vous suivez mes aventures, j’habitais il y a encore quelques semaines dans la célèbre « Rue de Verdun » à Montpellier, la rue des enfers. J’ai fini par la quitter pour louer un appartement dans une rue bien plus tranquille. Jusque là tout va bien.
Comme souvent quand on arrive dans un nouvel appartement, il y a quelques trucs à revoir, une peinture qui ne convient pas, une moquette à retirer, une prise qui ne fonctionne pas, etc. Des petits tracas qu’on tente tant bien que mal de régler avec le propriétaire de l’appartement, ou, dans mon cas, avec l’agence immobilière qui gère l’immeuble.
Acte I : la cuvette de la discorde
Un de mes petits tracas en arrivant dans et appartement était : les toilettes.
Une cuvette de toilettes d’un autre âge, clairement vétuste, qui avait en plus tendance à fuir constamment, j’ai donc demandé à ce qu’elle soit remplacée, ce qui a été, Dieu merci, accepté.
Petite particularité de mes toilettes, il y a derrière la cuvette un grand placard, un des plus grand de mon appartement, qui me permet de ranger à peu près tout et n’importe, clairement indispensable. Il est gigantesque, on ne peut pas le râter.
Conscient que ce placard impose de choisir une cuvette de toilettes d’une certaine taille, pour ne pas bloquer son ouverture, j’envoie des photos (voir ci-dessous) et toutes les dimensions à l’agence immobilière, qui décide de m’envoyer une entreprise spécialisée (ha ha ha) pour reprendre elle même toutes les mesures et voir comment gérer tout ça.
Rendez-vous est pris au début de l’été, le prestataire vient à mon domicile. Je lui montre mes toilettes, le placard, il prend les mesures qui vont bien et s’en va. Tout semble ok, l’été arrive, je n’ai plus vraiment de nouvelles.
Le mois d’août touche à sa fin, et soudain bonne nouvelle : mes toilettes vont être changés !!
Un autre salarié de l’entreprise spécialisée, visiblement plombier de formation, vient à mon appartement avec la nouvelle cuvette et tout le nécessaire pour faire le remplacement.
Il lui manque une bassine par contre, alors j’ouvre le grand placard pour lui donner ma bassine, qu’il prend avec le sourire. Quel bonheur !
Le monsieur retire les anciens toilettes, fait des trous partout et passe une bonne demie-heure à installer la nouvelle cuvette, je le laisse tranquille, confiant. Une fois tout installé je viens voir si tout va bien, le monsieur me répond que oui. Mais je regarde derrière lui et qu’est ce que je constate ? Hum.
La nouvelle cuvette de toilettes dépasse franchement et condamne littéralement la porte de mon placard géant…
On ne va pas se mentir à ce moment je frôle l’AVC, je deviens dingue, je lui demande si ça lui semble normal, il me répond que oui, qu’il a installé ce qu’on lui a dit d’installer et basta, je lui fais remarquer qu’il vient de condamner le placard, qu’il ne pouvait pas en nier l’existence vu qu’on ne voit que ça, et surtout je l’ai ouvert devant lui pour lui filer ma bassine. Mais non, pour lui tout est normal. Doux Jésus…
Inutile de vous dire qu’à ce moment là je suis littéralement « on fire », j’avais pris les mesures, envoyé des photos, un type était venu vérifier et mesurer le bordel, tout ça pour ça…
Je vous passe les détails de mes appels aux responsables de l’entreprise et à l’agence, qui se renvoient évidemment la faute. Visiblement l’agence n’avait pas compris qu’il y avait un placard derrière (lol) et ont décidé d’économiser quelques sous en refusant de choisir une cuvette à la bonne hauteur, le prestataire n’a pas jugé utile de lui dire qu’en refusant, ils condamnaient le plus grand placard de l’appartement, bref, du grand art.
Au milieu de tous ces appels j’ai quand même un coup de fil du type qui est venu prendre les mesures de mes toilettes, qui s’est mis à jouer le rôle du « mais comment ça il y avait un placard » ? Puis qui a subitement changé son rôle « Ah mais oui ce placard là, je pensait que c’était une gaine technique qu’on pouvait condamner », n’importe quoi donc. Le but de cette séquence étant clairement que personne n’assume d’avoir merdé, alors que clairement : tout le monde avait merdé.
Bref. Saoulé, je fini par envoyer un mail pour proposer à tout ce petit monde de tout simplement raboter la porte du placard, histoire qu’on passe à autre chose, et que je puisse ouvrir et fermer ce placard.
L’agence fini par me rappeler, et accepte cette idée ! On est sauvé, ils vont m’envoyer un expert (ha ha) en menuiserie pour raboter la porte de mon placard !
Acte II : rabote moi tout grand fou
Le nouvel artisan arrive, en retard, sans me prévenir, mais il arrive quand même.
Ma joie et totale, la porte va pouvoir être rabotée. Le monsieur arrive, regarde mes toilettes, le placard, je lui explique en riant le problème, il rigole aussi, nous nous moquons ensemble du loufoque de la situation.
Là je le vois prendre la porte du placard et descendre à son camion avec la porte pour la raboter, je lui lance un petit « Vous avez bien mesuré quand même ? Ça serait con de devoir recommencer », il rigole, je rigole. Quelle rigolade !
J’entends cet artisan de qualité oeuvre sur ma porte dans son petit camion d’expert tout équipé en bas de ma rue. Puis il remonte avec la porte, essoufflé au possible, la remet en place, et là : SURPRISE.
La porte tape dans la cuvette, il ne l’avait pas assez réduite.
Je lui dis qu’il faudrait peut-être mesurer non ?
Il ne me répond pas et repart avec la porte.
Il remonte, la réinstalle, épuisé, ça tape encore. Je commence à m’agacer et lui dis de mesurer ce putain d’espacement nécessaire, il redescend avec la porte, toujours sans mesurer.
Pendant qu’il est en bas avec ma porte je prends une règle à 2 balles, je constate qu’il faut tailler 4 cm pour que la porte passe au dessus du bouchon de la cuvette. Il m’a fallu 17 secondes pour prendre cette mesure que le type n’a jamais voulu prendre.
Je pète un câble, mais après tout tant pis, c’est lui qui fait des aller-retour avec ma porte et qui perd du temps (déjà 45 minutes pour un truc qui aurait du en prendre 10).
Il revient avec ma porte, la met en place, je me dis que là ça sera forcement bon….
On fait un test, la porte tape encore dans le bouchon de la cuvette.
Je craque et je le fiche dehors.
Je ne vais pas y passer la journée, je commence à me dire que le mec est dingue, et que globalement tous les artisans de Montpellier sont des fous qui refusent de mesurer quoi que ce soit, peut-être pour des raisons religieuses. Ou alors c’est un caméra cachée un peu nulle.
J’irai donc acheter de quoi raboter moi même ma porte, et voilà. Mais on ne va pas se mentir, les gens me fatiguent un peu. J’espère qu’il n’y aura pas d’Acte III.