Une série de portraits consacrée aux « jeunes ». On parle souvent d’eux comme une entité homogène mais qui sont-ils réellement, dans leur singularité ?
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Coucou ! Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Nino, j’ai 19 ans, je suis étudiant en première année de Licence de sociologie à Nantes et je suis originaire de La Rochelle.
Quel est ton parcours de vie (scolaire/universitaire…) ?
J’ai fait mon école primaire, collège et lycée dans l’enseignement public à La Rochelle. Je quitte donc pour la première fois ma Rochelle natale pour mon entrée à l’université. Cette formation nantaise était loin d’être mon premier vœu, c’était plutôt mon quatrième ou cinquième pour être honnête mais ça me convient.
Pourquoi ce choix de poursuite d’études en sociologie alors ?
Je n’ai réellement cette idée que depuis l’an dernier mais très tôt j’ai eu envie de comprendre les différents mécanismes de la société, comment se comportent les gens … Cet intérêt pour la position d’observateur du sociologue m’a été refilé par ma sœur. Elle a trois ans de plus que moi et quand elle était au lycée elle parlait de ses cours de Sciences économiques et sociales à table et ça me tentait beaucoup. En fait, pour moi c’est une discipline de curieux, c’est l’envie de comprendre comment tourne le monde avec un côté politique et engagé derrière, ça parait très vague mais c’est comme ça que j’envisage cette discipline.
Est-ce que c’est dur d’avoir 19 ans en 2017 ?
Y a plein de choses liées à mon âge qui sont dures aujourd’hui. C’est possible qu’il y ait un certain « âgisme », peut être une oppression des plus âgés – mais que je ne ressens pas tout le temps et qui a son pendant de vérité. Ça fait bizarre de parler au nom de ma génération mais je pense qu’on a un rapport aux réseaux sociaux qui est compliqué. L’argument selon lequel notre génération est trop « technologisée », qu’il y a plein de choses qu’elle ne sait pas faire, est peut-être vrai dans une certaine mesure. Je pense qu’une certaine utilisation des réseaux sociaux peut être dangereuse. Les questions d’harcèlement, de « monnaie de singe« , de like, ça créé des déçus et des « melons », c’est un problème que les autres générations n’avaient pas. Ça ferait peut-être plaisir « aux vieux » d’entendre ça (rire).
En quoi c’est cool ?
Par rapport à « avant » c’est toute la liberté qu’on a, en termes de droits ou d’accès aux loisirs, il est quand même préférable d’avoir 19 ans aujourd’hui « qu’avant ». Par exemple, le slam, c’est ma vie actuellement. J’ai commencé il y a quelques mois et j’ai gagné un tournoi qui va me permettre d’aller en Belgique bientôt. J’étais à Paris, Poitiers, Tours il y a quelques temps pour ça. Cette semaine je vais aux qualifications pour la coupe de France à Bordeaux. C’est quelque chose qui me permet de voyager, en allant aux scènes slam et en allant voir mes potes je bouge de ville en ville. Le slam ça peut être la manière que je prends pour défendre ce qui me tient à cœur. En fait, dans la vie, avant de chercher la forme je cherche le fond, je sais pas du tout quel métier je ferai mais je sais quel « fond » je veux qu’il ait. Mon but actuel ce serait de trouver quelque chose qui puisse allier le militantisme, la sociologie et le slam. C’est peut-être très bateau mais je veux trouver un mix de tout ça qui m’aide à porter mes valeurs.
Ton plus grand rêve ?
Hum, je crois que je vais continuer sur ma lancée et la jouer un peu miss France malheureusement – ou pas d’ailleurs, c’est quand même une belle cause – j’aimerais qu’il y ait une certaine paix, égalité, équité dans le monde entre les différentes personnes et moins de souffrances. C’est assez niais mais ça me plairait bien si je pouvais y contribuer de mon existence.
Pour terminer, est-ce que tu peux nous donner une musique à écouter, un livre à lire et un film à voir ?
En tout premier, Gaël Faye : slameur, rappeur, écrivain. Pour tout ce qu’il entreprend, que ce soit son album solo ou celui qu’il a fait avant avec son groupe Milk, Coffee and Sugar, son roman « Petit Pays » et si je devais garder une chanson, en lien justement avec le rapport à la technologie dont on vient de parler, c’est « TV » que j’aime beaucoup et qui a un super clip. En « conseil lecture » je pense à tou-te-s les dessinateurs et dessinatrices internet, y a des dessins de Cy sur Mademoizelle.com ou les planches de Glory Owl par exemple. En livre, se serait les mangas One Piece. Ensuite, j’aime bien les séries françaises comme « Kaamelott », « Le visiteur du futur », « Bref » ou « Kaboul Kitchen ». Pour finir, le plus important : tous les films de Hayao Miyazaki et des studios Ghibli.
Crédits photo : http://larueourien.tumblr.com/