Quand on vit une période difficile, il n’est pas rare que l’on souffre d’une impossibilité de « faire taire » son esprit. Les pensées parasites qui assènent votre esprit peuvent être centrées autour de l’évènement qui rend cette tranche de votre vie particulièrement compliquée (un deuil, une rupture, une échéance..), mais peuvent prendre des formes multiples et porter sur des choses tout à fait matérielles ou inutiles. Quoi qu’il en soit, certaines personnes – dont je fais partie – se retrouvent rapidement dépassées par ce flux ininterrompu de réflexions parasites qui les empêchent de réfléchir correctement, de rester concentré.e, ou de dormir. Et le bullet journal m’a personnellement été d’une grande aide !
Je souffre d’une forme d’hyperactivité qui m’empêche régulièrement de faire de l’ordre dans mes pensées. Dans des périodes difficiles, cette tendance est renforcée. Alors je cherche des activités me permettant de faire le « vide » et de pouvoir me sentir plus connectée à ce à quoi j’ai envie de penser ainsi qu’à mes émotions. Une séance de cinéma fonctionne bien par exemple, ou les exercices de sophrologie ; mais ce qui m’a beaucoup aidée, ces derniers temps, c’est de créer un bullet journal.
Un bullet journal, c’est quoi ?
Un bullet journal c’est d’abord un carnet vierge qui sert d’outil d’organisation précis et personnalisable. En fait, il s’agit d’établir une liste de tâches à effectuer par jour et de les cocher au fur et à mesure qu’on les fait, de manière à être plus productive ou productif.
Ce système d’organisation a été inventé par le graphiste américain Ryder Carroll et connaît une popularité grandissante depuis quelques années, en partie grâce à la communauté Youtube qui s’en est entièrement emparé.
Depuis sa création, le bullet journal, ou bujo pour les intimes, s’est développé et est devenu pour certain.e.s beaucoup plus qu’un simple carnet dans lequel des to do lists s’accumulent ! Il contient aussi des vues globales du mois avec toutes les dates importantes ou les rendez-vous à ne pas manquer, des « habit trackers » (sorte de suivi des habitudes que vous aimeriez mettre en place dans votre quotidien permettant de vérifier en un coup d’œil si vous avez réussi à les intégrer dans vos journées ou non), des listes d’idées…
Le bullet journal s’est rapidement imposé comme un outil alliant le pratique à l’esthétique, et la création de belles pages d’organisation est devenue une forme d’art à part entière.
Le bullet journal, pourquoi ?
Qu’on se le dise honnêtement, je n’ai jamais été une grande fan de YouTube. Je suis passablement mal à l’aise lorsque je regarde des vidéos, et beaucoup de sujets « classiques » ne m’intéressent pas. Ainsi, je n’aurais jamais cru un seul instant que j’aimerais un jour passer des heures à organiser et décorer un bullet journal. Ce qui m’a motivée dans un premier temps, c’est que j’ai énormément de mal à m’organiser et qu’on m’avait chanté les louanges de cet outil qui devrait, m’avait-on dit, m’aider comme n’importe quel agenda lambda n’avait jamais pu m’aider.
Alors je suis allée me procurer le matériel nécessaire – un carnet adapté et des feutres fins – et je me suis lancée. Mais cette activité n’a absolument pas eu l’effet escompté sur mon quotidien, et même s’il m’a été utile pour certaines choses, j’avoue que je m’en sers très peu pour ce qui est de l’organisation de mes journées ! J’oublie même régulièrement de le remplir.
Ce que le bullet journal m’a apporté, c’est avant tout une activité concrète, créative et rigoureuse à faire avec mes dix doigts et qui m’a permis de faire le vide dans mes pensées à une période de ma vie où j’en avais cruellement besoin. Je n’ai jamais été ni particulièrement créative (je dessine excessivement mal et ai du mal à illustrer quoi que ce soit) ni minutieuse (pensée émue pour mes instit’ qui ont toujours essayé, en vain, de me faire tenir des cahiers corrects), et le fait de tenir ce carnet en faisant des efforts m’a conféré une sensation jusqu’alors complètement inédite pour moi : d’être fière de quelque chose que j’avais créé et en parti dessiné. En outre, le côté répétitif de certaines tâches (écrire tous les jours du mois par exemple) m’a forcée à rester rigoureuse et concentrée sur une même tâche pendant plus de 10 minutes, chose que j’ai habituellement beaucoup de mal à faire.
Chaque personne qui a commencé un bullet journal l’a fait pour des raisons différentes : s’organiser, créer, suivre une mode, tenir un journal thérapeutique… Une chose est sûre c’est que c’est un outil entièrement personnalisable dont vous pouvez faire ce que vous voulez si vous choisissez d’en créer un.
Le bullet journal, comment ?
Le plus simple pour savoir comment se lancer c’est, bien évidemment, et comme souvent, YouTube. Il existe plusieurs chaînes pour vous aider, mais je vais jouer la carte de la facilité et vous proposer deux vidéos que mon amie et co-rédactrice de Berthine Lou m’avait proposées pour que je puisse moi-même me lancer !
La première est une vidéo de Amanda Rach Lee, la reine YouTube du bullet journal. Si vous souhaitez créer, comme moi, un bullet journal esthétique et très cadré, vous y trouverez votre bonheur ! Ne vous laissez pas impressionner, je vous rassure, tout le monde ne tient pas des carnets aussi parfaits qu’elle ; souvenez-vous qu’elle en a fait son métier.
Pour contrebalancer je vous conseille cette vidéo de Solange Te Parle qui présente une version bien plus réaliste et pratique du bujo ! ( même si elle parle un peu de mon cas parce que mon bullet journal est passé d’outil pratique à « hobby qui phagocyte mon temps » en moins d’une journée, oups)
Enfin, Lou a elle-même fait une petite vidéo sur le sujet que vous retrouverez ici. Vous trouverez par ailleurs une véritable mine d’idées et d’inspiration sur Pinterest et sur Instagram.
Pour avoir un bujo à l’image de celui d’Amanda Rach Lee il faut un sacré budget, car les feutres qu’elle utilise coûtent cher. Mais le bullet journal en soi ne coûte pas cher : vous devez simplement investir dans un carnet adapté (avec des petits points gris clairs qui vous permettront de faire des tracés propres) ! Tout le reste est optionnel…
Passer des heures à créer, décorer, et remplir mon bullet journal m’a beaucoup aidée à faire le vide dans mon esprit et à me réconcilier avec ma petite fibre créative. Et vous, qu’attendez-vous ?