Actualités

Scandale des faux meubles au château de Versailles : un procès historique en cours

Posté par Vincent 24 mars 2025

Le procès d’une vaste affaire de faux meubles du XVIIIe siècle vendus au château de Versailles débute au tribunal de Pontoise. Six personnes, dont un expert reconnu et un ébéniste primé, sont accusées d’avoir trompé des conservateurs et des collectionneurs avec des reproductions d’œuvres prétendument authentiques.

Une supercherie qui ébranle le monde de l’art

Le procès qui s’ouvre au tribunal de Pontoise met en lumière une affaire de faux meubles ayant secoué le monde de l’art et du patrimoine. Six personnes, dont Bill Pallot, expert renommé du mobilier royal du XVIIIe siècle, et Bruno Desnoues, ébéniste distingué Meilleur Ouvrier de France, sont accusées d’avoir fabriqué et vendu de fausses pièces d’époque entre 2008 et 2015. Ces objets auraient été vendus à prix d’or au château de Versailles et à des collectionneurs fortunés, tels qu’un héritier Hermès et un prince qatari. Les meubles prétendument réalisés par des artisans célèbres comme Louis Delanois et Jean-Baptiste Sené se sont révélés être des copies sophistiquées.

Une tromperie orchestrée par des experts

Bill Pallot et Bruno Desnoues, tous deux respectés dans leur domaine, ont élaboré leur supercherie à partir de 2007-2008. Leur méthode consistait à utiliser des carcasses d’époque pour fabriquer des sièges qui pouvaient passer pour authentiques lors de tests de datation du bois. Ces copies de grande qualité ont été revendues par des galeries réputées, souvent sans que celles-ci ne se doutent de l’escroquerie. Pallot, auteur d’un ouvrage de référence sur le mobilier du XVIIIe siècle, et Desnoues, restaurateur pour des musées et collectionneurs de renom, ont ainsi exploité leur réputation pour réaliser cette tromperie lucrative.

Découverte du trafic par les autorités

L’affaire éclate en 2014 lorsque Tracfin, la cellule française de lutte contre le blanchiment d’argent, identifie des transactions financières suspectes liées à un couple de Portugais aux revenus modestes. En suivant ces pistes, les enquêteurs découvrent que le mari est en lien avec Bruno Desnoues. Cette découverte met à jour un trafic particulièrement embarrassant pour le château de Versailles, dont la réputation est sérieusement entachée par cette affaire. La maison d’enchères Sotheby’s et le Domaine national de Versailles se sont constitués parties civiles dans ce procès.

Les responsabilités en question

Si la justice a blanchi certains acteurs de l’affaire en novembre 2023, elle renvoie devant le tribunal la galerie d’antiquaires Kraemer, l’une des plus luxueuses de Paris, accusée de ne pas avoir effectué de vérifications approfondies sur les meubles achetés. Bien que les propriétaires de la galerie se défendent en affirmant avoir été dupés, l’affaire met en lumière les failles des contrôles au sein du marché de l’art. Ce scandale interroge également sur l’intégrité et les pratiques des spécialistes censés garantir l’authenticité des œuvres d’art historiques.

Laisser un commentaire

À lire